L'excès de risque d'AVC ischémique des migraineux semble persister au-delà de la cinquantaine

le 28/07/2011 à 10h47 par  - Lecture en 3 min Ajouter à votre selection
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Les migraineux apparaissent comme plus susceptibles que la moyenne d'être victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique et cet excès de risque semble persister chez les personnes d'âge avancé, indiquent les résultats d'une étude américaine parue dans la revue spécialisée "Neurology".

Différentes études ont déjà suggéré l'existence d' un lien entre migraine et AVC chez les femmes jeunes , en particulier chez celles souffrant de crises avec aura , mais pour des personnes plus âgées, les données restent contradictoires, rappellent Paul Stang, de l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill, et ses collègues. Or, dans la mesure où les personnes âgées sont moins sujettes aux crises de migraine, mais plus susceptibles d'être victime d'un AVC, il est important de savoir si la maladie migraineuse confère un surcroît de risque d'AVC dans cette population, constatent les auteurs de cette étude. C'est pourquoi ils se sont penchés sur cette question en évaluant le risque de survenue d'AVC ischémiques et de troubles apparentés chez des personnes âgées présentant des antécédents de migraine et de céphalées. Ce type de troubles neurovasculaires se caractérise par un blocage de la circulation du sang dans une artère cérébrale . Faute d'un apport suffisant en oxygène et en nutriments, les cellules cérébrales situées dans la région qui n'est plus irriguée vont alors mourir. Leur étude a porté sur 12.750 personnes âgées de 45 à 64 ans ayant participé à l'étude prospective "Atherosclerosis Risk in Communities Study", entamée en 1987 et dont le suivi s'est prolongé jusqu'en 2001. Tous ces participants ont été interrogés à propos de leurs antécédents de céphalées. On leur a également demandé s'ils avaient déjà été confrontés à des troubles neurologiques évocateurs d'AVC ischémiques et d'accidents ischémiques cérébraux transitoires ou AIT (survenue brutale d'une perte de la vision, de troubles de la parole, d'une paralysie...). Leurs dossiers médicaux ont été étudiés pour confirmer la survenue éventuelle d'un AVC ischémique au cours de la période d'observation. L'analyse statistique des données ainsi recueillies, ajustée pour prendre en compte l'influence d'autres facteurs de risque (âge, sexe, antécédents familiaux de migraine, tabagisme, diabète...), a permis aux auteurs de constater que le risque de survenue de symptômes évocateurs d'AVC se montre 5,46 fois plus important pour les personnes affectées par des migraines avec aura que pour celles ne souffrant pas de ce type de céphalées. Un excès de risque d'apparition de symptômes évocateurs d'un AIT et de survenue d'un AVC ischémique confirmé a également été observé chez les participants se plaignant de crises de migraine avec aura (respectivement multiplié par 4,28 et par 2,81 par rapport au risque affectant les personnes indemnes de tels maux). De façon comparable les céphalées non migraineuses avec aura semblent également associées à un risque accru de symptômes évocateurs d'AVC (risque multiplié par 3,68 par rapport à celui enregistré pour les personnes n'étant pas confrontées à ce type de trouble) et de symptômes évocateurs d'AIT (risque multiplié par 4,53). En revanche, le lien entre les crises de migraines sans aura ou les autres types de céphalées sans aura et les signes évocateurs d'AVC ou d'AIT s'est avéré moins important, tandis que l'association entre ces maux de tête sans aura et la survenue d'un AVC ischémique confirmé ne s'est par montré significative. D'après les auteurs, cette étude sur le lien entre migraine et AVC fournit de nouvelles preuves quant à la valeur prédictive des céphalées et de l'aura par rapport aux manifestations de troubles cérébrovasculaires et à la survenue d'AVC ischémiques dans une population d'âge avancé. Des études supplémentaires restent cependant nécessaires pour préciser les mécanismes régissant cette relation complexe entre céphalées avec aura et troubles cérébrovasculaires, notent-ils. (Neurology, 10 mai 2005, vol. 64, n° 9 : p. 1.573-1.577 et 1.496-1.497)

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