Hyperactivité de l’enfant : les recommandations de la Haute Autorité de la Santé

le 05/10/2015 à 03h54 par  - Lecture en 3 min Ajouter à votre selection
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L’hyperactivité touche près de 5% des enfants en France. La Haute Autorité de la Santé ou HAS émet des recommandations de sensibilisation auprès des médecins traitant mais aussi vis-à-vis des enseignants concernant l’accompagnement des enfants atteints et leur famille.  

 

L'association TDAH France n'a cessé de se mobiliser dans la recherche de meilleures méthodes et moyens de dépister l'hyperactivité activité chez l'enfant. Aujourd'hui, ils ont obtenu le soutien et l'appui de la HAS, qui donne des recommandations claires concernant la maladie.

Selon le Docteur Jean Chambry, pédopsychiatre à la tête du groupe de travail à l'origine de ces recommandations, « nos recommandations sont idéalistes. Mais c'est un idéalisme assumél'objectif premier était d'affirmer que le TDAH existe et n'est pas une invention des laboratoires pharmaceutiques. Mais aussi sensibiliser les médecins généralistes pour qu'ils prennent le temps d'évaluer ces troubles ».

Les recommandations ciblent et sensibilisent essentiellement les médecins traitants et les médecins généralistes dans la détection et le dépistage de la maladie, afin que les enfants et les familles puissent être pris en charges correctement.

La HAS rappellent aux médecins les principaux signes de la maladie (déficit de l'attention, impulsivité et agitation permanente), pour qu'ils puissent poser le diagnostic plus tôt et faire facilement la différence entre un enfant hyperactif et un enfant « farfelu ou plein de vie », le plus souvent difficile à distinguer. Le diagnostic n'est pas aussi simple et l'agitation n'est pas toujours le signe le plus fréquent. Le déficit ou le manque d'attention est retrouvé chez 47% des enfants ; l'agitation est seulement rencontrée chez 36% des enfants souffrant du trouble. Et seulement 17% présentent les trois signes.

En effet, plus tôt le diagnostic sera posé, mieux sera la prise en charge car l'enfant sera orienté vers un centre spécialisé. Néanmoins, il appartient au médecin traitant et au médecin généraliste de donner des conseils sur le mode et conditions de vie de l'enfant et de son entourage.

Par ailleurs, il est également du rôle du médecin traitant de mettre en place le traitement proposé , d'effectuer le suivi de l'enfant , en corrélation avec les médecins spécialistes, le psychologue, l'orthophoniste, le psychomotricien, l'ergothérapeute….

Le rôle du médecin traitant ou des médecins généralistes est donc important dès même la détection de ce trouble chez l'enfant. Le Docteur Cédric Grouchka, membre du collège de la HAS souligne aussi que « notre objectif est de fournir des repères aux médecins généralistes pour qu'ils puissent mieux identifier les enfants qui en sont atteints et les adresser à des spécialistes pour une prise en charge précoce… tous les enfants turbulents ne sont pas des TDAH. Ce qui permet le diagnostic c'est la lourdeur, l'intensité, la sévérité et la persistance des symptômes pendant au moins six mois ».

Et selon toujours les recommandations de la HAS, le méthylphénidate (Ritaline) ne devrait plus être utilisé en traitement de première intention, mais uniquement en cas d'inefficacité des autres méthodes thérapeutiques. La HAS recommande une prise en charge non médicamenteuse d'emblée, impliquant les méthodes psychologiques, sociales et éducatives, selon les besoins de l'enfant.

Pour la HAS, le TDAH implique un disfonctionnement du milieu social, du milieu scolaire, associée à une altération de la qualité de vie de l'enfant. Ainsi, les enseignants doivent également participer à la prise en charge et l'accompagnement d'un enfant souffrant de trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité. Selon Christine Getin, présidente de l'association TDAH France, « lorsqu'ils sont de bonne volonté, on peut mettre des choses en place qui marchent plutôt bien. Mais cela devient souvent plus compliqué au collège, avec plusieurs enseignants. Il suffit d'un ou deux réfractaires pour que l'enfant soit déstabilisé et dévalorisé. Et l'on est parfois à la limite de la maltraitance ». Pour elle, ce document issue de la HAS serait donc un appui indispensable pour « mieux faire travailler tout le monde ensemble et convaincre les réticents que ce trouble entraîne de vraies difficultés ».

Ces troubles sont donc réels, et la HAS d'expliquer que « le problème est qu'il y a de la souffrance derrière ces difficultés, chez les enfants comme chez les parents. Ces recommandations permettront aux médecins de dire aux parents qu'ils ne sont pas de mauvais parents, mais que les difficultés de leur enfant sont réelles ».

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