Dépistage du diabète de type 2 : une action envisageable dans les services d'urgences

le 16/03/2011 à 06h47 par  - Lecture en 2 min Ajouter à votre selection
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Dépistage du diabète de type 2 : une action envisageable dans les services d'urgences

La mise en place d'un dépistage du diabète chez les patients de plus de quarante ans vus dans un service des urgences semble représenter une approche réalisable et utile pour identifier les diabétiques qui s'ignorent , suggèrent les résultats d'une étude britannique parue dans la revue spécialisée "Diabetic Medicine". Les chercheurs réunis autour de Jonathan Valabhji, du service d'endocrinologie du St Mary's Hospital à Londres, ont cherché à évaluer la proportion de diabétiques parmi les patients âgés de plus de quarante ans se présentant au service des urgences d'un hôpital urbain, ainsi que le pourcentage de personnes malades sans le savoir. Leur étude a également cherché à déterminer la faisabilité du dépistage de cette affection métabolique aux urgences. Au total, 500 personnes ont participé à cette étude et ont complété un questionnaire démographique concernant les facteurs de risque de diabète . Les 427 personnes n'étant pas des diabétiques connus ont réalisé une glycémie capillaire . Les 36 participants pour lequel ce test s'est avéré positif (glycémie capillaire supérieure à 7 mmol/l) sont ensuite revenus au moins une semaine plus tard pour subir deux dosages de la glycémie à jeun . En appliquant les caractéristiques diagnostiques du diabète de type 2 définies par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les chercheurs britanniques ont alors identifié treize diabétiques, huit personnes présentant une élévation anormale de la glycémie à jeun et quinze personnes pour lesquelles la valeur de la glycémie à jeun est apparue parfaitement normale. Au total, la prévalence du diabète a atteint 17,2% dans la population testée, avec 14,6% de diabétiques déjà connus et 2,6% identifiés lors de cette opération de dépistage. En extrapolant ces résultats à l'ensemble des patients de plus de quarante ans vus chaque année dans le service des urgences de leur établissement , les auteurs ont calculé que la mise en place d'une telle opération de dépistage pourrait permettre de diagnostiquer chaque année 539 cas de diabète encore méconnus . Par ailleurs, ont-ils estimé en analysant de plus près leurs résultats, le fait de proposer ce dépistage seulement aux personnes présentant au moins un facteur de risque de diabète (par exemple une surcharge pondérale ou des antécédents familiaux de diabète, au premier degré) permettrait d'atteindre une sensibilité de 85%. Si la réalisation d'une glycémie capillaire pour les patients de plus de quarante ans se présentant aux urgences apparaît faisable, il semble plus difficile d'assurer la confirmation éventuelle d'un cas de diabète en procédant ensuite à deux glycémies à jeun par prélèvement veineux sans affectation de ressources humaines supplémentaires, relèvent les auteurs. Pour autant, de leur point de vue, il semble tout à fait envisageable et intéressant de mettre en place un projet de dépistage du diabète aux urgences , sous réserve de mettre en place une collaboration avec les cabinets de médecine générale de façon à ce que la confirmation du diagnostic soit effectuée par des omnipraticiens. (Diabetic Medicine, décembre 2005, vol. 22, n° 12, p. 1.766-1.769)

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