Diabète : l'ischémie myocardique silencieuse triplerait le risque d'accidents cardiaques après 60 ans

le 25/02/2015 à 17h39 par  - Lecture en 2 min Ajouter à votre selection
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L'ischémie myocardique silencieuse est un facteur prédictif important d'incidents cardiaques chez les patients diabétiques présentant des facteurs de risques, selon une étude française publiée dans "Diabetes Care".

Ischémie et gravité

L'ischémie myocardique silencieuse (IMS) devrait être recherchée en particulier chez les patients de plus de 60 ans. Le Pr Paul Valensi, du service d'endocrinologie-diabétologie-nutrition, de l'hôpital Jean Verdier à Bondy (Seine-Saint-Denis), et ses collègues ont suivi 370 patients diabétiques asymptomatiques et sans antécédent clinique de coronaropathie mais présentant au moins deux autres facteurs de risque cardiovasculaire. Une IMS a été recherchée par l'étude de la perfusion myocardique par tomographie monophotonique en réponse à l'effort ou au dipyridamole. Elle a été retrouvée chez 35,5% des patients. Ceux-ci étaient significativement plus âgés que les patients indemnes. La prévalence de l'IMS atteignait ainsi 43,4% chez les plus de 60 ans (43,4%) contre 30,2% chez les moins de 60 ans. Les patients ischémiques présentaient également un taux de triglycérides plus élevé et un taux de HDL-cholestérol moins élevé que les autres patients. Un incident cardiaque a été observé chez 14,3% des patients. Dans 4% des cas, il s'agissait d'un angor instable, d'une insuffisance cardiaque ou d'un incident nécessitant une revascularisation coronaire et dans 10% des cas d'un "incident cardiaque majeur" (décès ou infarctus du myocarde). Les patients victimes d'un événement cardiaque étaient plus âgés et présentaient un taux de triglycérides plus élevé. "L'ischémie silencieuse est associée à un risque 3,23 fois plus élevé d'accidents cardiaques et à un risque 3,62 fois plus élevé d'incidents cardiaques majeurs chez les plus de 60 ans" , concluent les auteurs.

Réévaluer l'ischémie tous les trois ans

L'ischémie silencieuse est donc un facteur prédictif important d'événement cardiaque. Près de la moitié étant survenue en moyenne 36 mois après l'évaluation initiale des patients, cela incite à réévaluer l'ischémie silencieuse tous les 3 ans, une recommandation récemment adoptée en France, soulignent les auteurs. L'ischémie silencieuse n'est pas pour autant le meilleur facteur prédictif d'accidents cardiaques . Le risque lié à la neuropathie autonome cardiaque, indépendant de l'IMS, serait plus significatif, rappellent les auteurs, et la co-existence des deux pathologies augmenterait le risque d'accidents cardiaques. Enfin, l'avantage du dépistage précoce de l'IMS , c'est-à-dire le bénéfice des mesures thérapeutiques et préventives sur le pronostic des patients diabétiques, r este à démontrer. (Diabetes Care 2005, vol.28, n°11 : p.2722-2727)

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