Placer les généralistes au coeur de la prévention des accidents de la route

le 16/06/2011 à 09h12 par  - Lecture en 2 min Ajouter à votre selection
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Les médecins généralistes sont favorables à une formation initiale et continue de l'ensemble de la profession médicale à la prévention des accidents de la route, estimant avoir une place prépondérante à jouer dans ce qui est désormais un problème de santé publique par le nombre de victimes, les séquelles et les handicaps engendrés.

Le Dr Philippe Lauwick, médecin généraliste et président de la commission sécurité routière de l'Automobile-Club Médical de France (ACMF), est intervenu lors du congrès organisé au technocentre Renault à Guyancourt autour du thème "accident de la route & médecine". Il a rappelé les résultats d'une enquête montrant que 71% des généralistes estiment avoir une place prépondérante à jouer dans la prévention des accidents de la route et la sensibilisation des conducteurs aux facteurs de risqu e . Cependant, la place du médecin comme acteur de prévention est mal comprise et mal perçue par les professionnels de santé eux-mêmes, a souligné pour sa part le Dr Michèle Muhlmann-Weill, membre de l'ACMF, probablement en raison du manque de formation initiale et continue sur la prise en compte globale de la sécurité routière. Selon elle, " le médecin bien informé devrait pouvoir jouer son rôle d'éducateur en santé publique tout au long de la vie de son patient ", mais il faudrait pour cela que les médecins soient associés à la politique de sécurité routière. " Il y aurait tout intérêt à travailler sur les nombreux déterminants biologiques, psychologiques, culturels, économiques et sociaux de la santé et de mettre en place des politiques de prévention globale ", a-t-elle suggéré. Le Dr Christian Michel, médecin généraliste à Strasbourg, a abondé en ce sens, estimant que " c'est au médecin d'identifier avec ses compétences professionnelles certaines pathologies compromettant la sécurité de son patient ainsi que celle des autres sur la route, au volant de sa voiture ", et de citer le diabète , l' épilepsie ou l' anxiété-dépression , autant de pathologies courantes susceptibles d'altérer les capacités de conduite. Le médecin doit également aborder sous le même angle la question de la iatrogenèse médicamenteuse chez l'automobiliste, à la fois chez la personne âgée et chez le patient polypathologique. C'est enfin à lui de proposer une prise en charge adaptée aux personnes connaissant les difficultés et les résultats inconstants de la démarche. " Cette dimension de la pratique soignante est partie prenante intégrale de la mission de chaque médecin qui souhaite s'engager dans une démarche d'information de son patient ", estime le Dr Michel. Approuvant ces propos, le Dr Lauwick s'est déclaré favorable à la mise en oeuvre d'une visite médicale d'aptitude à la conduite automobile qui, espère-t-il, " sera le déclic qui incitera plus avant les praticiens à engager le dialogue sur l'ensemble des aspects permettant d'améliorer l'efficience au volant (fatigue, vue, médicaments, toxiques...) ". Il recommande donc d'" élaborer et diffuser les outils et référentiels destinés à la formation initiale et continue de l'ensemble de la profession médicale en matière de sécurité routière ".

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