L'échographie foetale non médicale, une pratique déconseillée par l'Afssaps

le 09/06/2011 à 12h31 par  - Lecture en 2 min Ajouter à votre selection
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L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) déconseille la pratique de l'échographie foetale à visée non médicale, afin d'éviter une exposition inutile du foetus aux ultrasons, peut-on lire dans un communiqué de presse diffusé par l'agence.

L'Académie de médecine a pointé du doigt le développement de ce type d'échographie -également qualifiée d'échographie souvenir ou d'échographie de complaisance- qui consiste "à proposer aux futurs parents des enregistrements vidéo souvenirs du foetus réalisés à l'aide d'échographes", rappelle l'Afssaps. L'agence sanitaire s'est donc à son tour penchée sur le sujet, en sollicitant l'avis de la Commission nationale de matériovigilance et a mis en ligne, sur son site Internet ( www.afssaps.sante.fr ), une "Mise au point sur l'utilisation non médicale des dispositifs médicaux d'échographie au cours de la grossesse", un document d'information sur les risques liés à cette pratique à l'intention des femmes enceintes et de leur entourage, ainsi qu'un avis destiné aux acquéreurs de dispositifs médicaux d'échographie foetale. Ces différents documents présentent la position de l'Afssaps qui " recommande aux femmes enceintes de respecter les prescriptions de suivi de leur grossesse par l'échographie médicale mais leur déconseille de subir des échographies dans un but non médical afin de ne pas exposer inutilement le foetus aux ultrasons ". En effet, indique l'Agence, les trois échographies proposées au cours d'une grossesse qui se déroule normalement présentent un rapport bénéfices-risques "favorable". L'objectif de l'examen se limite à recueillir les informations permettant d'assurer la surveillance du foetus, pour observer son développement, déceler d'éventuelles malformations... Etant donné que " dans ce cadre médical, ce n'est pas la qualité picturale de l'image qui prime", le faisceau d'ultrasons est constamment déplacé par l'opérateur et "l'exposition aux ultrasons de chaque zone du foetus est donc extrêmement brève ", peut-on lire dans les documents diffusés par l'Afssaps. Au contraire, les futurs parents attendent de ces échographies ludiques une qualité picturale maximum. Pour obtenir la plus belle image possible, certaines parties du corps du foetus se voient donc alors exposées de façon prolongée aux ultrasons. Les risques potentiels liés aux effets biophysiques (effets mécaniques et thermiques) des ultrasons se montrent alors plus important, sans pour autant s'accompagner d'un bénéfice médical accru puisque cette exposition accrue n'est pas justifiée par le dépistage d'une pathologie, par exemple. " Bien qu'aucun effet secondaire n'ait été à ce jour décelé dans le cadre d'un examen de dépistage, il existe un risque potentiel qui doit être pris en compte en limitant l'exposition aux ultrasons au plus faible niveau d'exposition nécessaire au dépistage ", précise l'Afssaps, qui conseille donc aux acquéreurs de dispositifs médicaux d'échographie foetale "de réserver, à titre de précaution, [ces dispositifs] à l'usage médical".

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