Les patients rhumatologiques présentent un risque d'interactions médicamenteuses avec des remèdes traditionnels à base de plantes , ce d'autant plus qu'ils sont souvent polymédicamentés et souffrent de comorbidités (maladies associées), soulignent le Dr Wendy Holden du Nuffield Orthopaedic Centre à Headington (Royaume-Uni) et ses collègues. Ces spécialistes ont cherché à quantifier la proportion de patients utilisant ces remèdes de grand-mère et à évaluer le nombre de ceux qui sont potentiellement à risque d'interactions avec leur traitement médicamenteux conventionnel. Leur étude a inclus 238 patients suivis dans 3 centres médicaux différents. Il s'est avéré que 44% avaient utilisé un remède à base de plantes ou un traitement disponible sans ordonnance dans les 6 derniers mois. Il s'agissait en premier lieu d' huile de foie de morue (35%), de glucosamine et/ou chondroïtine (21%) et d'huile de primevère (11%). Au total, 11% des patients prenaient des remèdes qui pouvaient interagir avec les traitements conventionnels. Parmi ceux recevant des traitements anti-arthritiques agissant sur leur maladie rhumatismale, 4% présentaient un risque accru d'hépatotoxicité en prenant en plus des remèdes à base d'échinacée. Parmi ceux prenant des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou des corticostéroïdes , 10% étaient à risque accru de saignements en prenant en plus du ginkgo biloba, de l'ail ou de la griffe-du-diable. Or, la plupart des patients (24 sur 26) à risque d'interactions délétères n'étaient pas informés de ce risque . En outre, 10 d'entre eux avaient demandé conseil à un professionnel de santé avant d'instaurer ces traitements traditionnels ! " Les patients aussi bien que les prescripteurs ont besoin d'être mieux prévenus et éduqués sur les risques et les interactions potentielles entre médicaments et remèdes à base de plantes ", concluent les auteurs. (Annals of Rheumatic Diseases ; 64:790, publication en ligne du 14 avril 2005)