Les bébés des fumeuses présenteraient des symptômes de manque de nicotine à la naissance

le 11/06/2015 à 10h00 par  - Lecture en 2 min Ajouter à votre selection
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Des nouveau-nés ayant été exposés in utero au tabagisme important de leur mère présenteraient des symptômes de manque à la naissance, selon les résultats d'une étude belge publiée dans la revue "Pediatric Research".

 

Différentes études avaient déjà confirmé l'existence d'un syndrome de manque se manifestant chez les nouveau-nés ayant été exposé in utero à la consommation maternelle de drogues addictives, rappellent les membres de l'équipe conduite par le Dr Véronique Godding, du service de pneumologie pédiatrique de la clinique Saint-Luc de l'université catholique de Louvain.

Comme le tabagisme, outre sa fréquence importante, y compris parmi les femmes enceintes (en France, on compte près d'une fumeuse pour quatre femmes enceintes) provoque, chez l'adulte, une addiction et des symptômes de manque, les médecins belges ont cherché à observer l'éventuelle survenue de tels symptômes chez des nouveau-nés ayant été exposé à la nicotine in utero.

Ils ont donc suivi de près les premiers jours de la vie de 17 bébés de mères grosses fumeuses et de 16 bébés de non-fumeuses qui n'avaient pas été exposées au tabagisme passif pendant leur grossesse, l'exposition étant vérifiée par la mesure du taux de cotinine (un dérivé de la nicotine) dans le sang du cordon ombilical et dans les urines des nouveau-nés.

Outre des examens neurologiques réguliers, les bébés participants ont vu leur score de manque être évalué toutes les trois heures pendant les quatre premiers jours de leur vie, grâce à l'échelle de Finnegan. L'analyse des données recueillies a permis de constater que le score neurologique, initialement significativement plus faible pour les bébés exposés que pour les bébés contrôle, progresse au cours des cinq premiers jours pour finalement atteindre des valeurs comparables à celles observées dans le groupe contrôle.

Avec des scores de Finnegan significativement plus importants, les nouveau-nés enfumés présentaient également des symptômes cliniques de manque pendant les quatre premiers jours de leur vie . Ayant observé l'existence d'une corrélation entre les taux de marqueurs de l'exposition nicotinique mesurés et les altérations révélées par le score neurologique et par l'échelle de Finnegan, les auteurs ont conclu que le tabagisme maternel expose le nouveau-né à présenter des symptômes de manque .

Cette étude ajoute donc un nouveau risque aux nombreux méfaits déjà attribuables au tabac qui atteignent à la fois la santé de la mère et celle de l'enfant (accouchement prématuré, retard de croissance in utero, risque accru de mort subite du nourrisson , sensibilité augmentée de l'enfant aux infections respiratoires, à l' asthme et aux otites , risque accru de dépendance ultérieure à la nicotine...).

(Pediatric Research, avril 2004, vol. 55, n° 4, p. 645-651)

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