Myélome multiple: le lénalidomide en entretien après autogreffe ralentit la progression

le 06/08/2015 à 17h42 par  - Lecture en 2 min Ajouter à votre selection
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Le lénalidomide (Revlimid*, Celgene) en entretien après autogreffe prolonge la survie sans progression dans le traitement du myélome multiple, montre une étude française rendue publique et présentée au congrès de l'American Society of Clinical Oncology (Asco).

 

L'Asco a présenté lors d'une conférence de presse téléphonique une sélection de six études parmi les plus de 4.500 abstracts mis en ligne en amont du congrès qui s'est tenu à Chicago. L'une des études sélectionnées est une phase III de l'Intergroupe francophone du myélome (IFM) qui évalue l' intérêt de donner un traitement d'entretien (maintenance) par le lénalidomide à des patients jeunes après l'autogreffe dans le but de retarder la reprise de la maladie. De nombreux patients récidivent après l'autogreffe.

Une étude a déjà montré l'intérêt de traiter par thalidomide après la greffe, pour améliorer la réponse et réduire les récidives, mais celui-ci est associé à un taux élevé de neuropathie. C'est pourquoi une étude a été lancée en France en utilisant le lénalidomide qui n'a pas ce type de toxicité. C'est un composé oral déjà utilisé pour traiter le myélome en rechute ou récidivant.

Le Pr Michel Attal de l'hôpital Purpan à Toulouse avait déjà rapporté de premières données de cet essai au congrès de l'American Society of Hematology (ASH), montrant que le lénalidomide en consolidation améliorait la réponse par rapport au placebo . Les nouveaux résultats qui seront détaillés à Chicago portent sur la progression et évaluent le bénéfice de l'entretien. Dans cet essai financé par un programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), 614 patients à haut risque traités par greffe autologue de cellules souches hématopoïétiques ont reçu le lénalidomide en consolidation pendant deux mois (à la dose de 25 mg/jour pendant 21 jours par mois) puis un traitement d'entretien par le lénalidomide (10-15 mg/j) ou un placebo jusqu'à la rechute.

Le lénalidomide a amélioré la survie sans progression à trois ans qui était de 68% contre 34% avec le placebo, soit un risque de progresser réduit de 54%. La médiane de la survie sans progression était de 24 mois sans lénalidomide et non encore atteinte avec le lénalidomide. Le bénéfice était observé que les patients aient eu une réponse complète ou non à la greffe. La survie globale à deux ans était de 95% dans les deux groupes.

Le traitement a été très bien toléré avec moins de 1% de sorties d'études pour effets secondaires. Il n'a pas été observé de neuropathie de grade 3 ou 4, a précisé le Pr Attal. Interrogé sur une différence de survie globale, le Pr Attal a indiqué qu'il faudrait probablement attendre longtemps car la survie est importante dans cette pathologie. " Mais en 25 ans d'études dans cette maladie, je n'ai jamais vu une telle différence de survie sans progression et généralement le bénéfice en survie sans progression se traduit sur la survie globale ", a-t-il ajouté.

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