Prendre furtivement ou par force la chose d'autrui. Voler de l'argent, des hardes, les deniers de l'État.
Fig.
Absolument. On vole dans ce quartier. Voler sur les grands chemins.
Fig. Voler jusque sur l'autel, n'avoir rien de sacré.
Fig. et familièrement. Il ne l'a pas volé, il a bien mérité ce qui lui est arrivé.
Sens
2
Voler quelqu'un, lui prendre quelque chose qui lui appartient. On m'a volé au sortir du spectacle.
On dit de même : Voler la diligence.
Fig.
Sens
3
Fig. S'emparer d'une façon quelconque d'un bien qui appartient à un autre.
Voler un nom, un titre, s'attribuer un nom, un titre.
Sens
4
Fig. S'approprier les pensées et les expressions des autres. Voler des pensées à un auteur. Voler des phrases. Il a volé cela dans tel livre.
Sens
5
Fig. Se réserver, comme par un vol, un moment.
Sens
6
Se voler, v. réfl. Se voler soi-même.
Se voler l'un l'autre. Ces deux coquins se sont volés.
HISTORIQUE
XVIe s.
ÉTYMOLOGIE
Mot récent pour lequel on disait embler, rober, larroner, et qui ne s'est introduit que vers la fin du XVIe siècle. D'après Diez, c'est une abréviation du lat. involare, voler, dérober, que les étymologistes latins, à tort ou à droit, expliquent, non, comme il dit, par volatu rapere, mais par vola, la paume de la main : mettre dans la paume de la main. Mais comment se fait-il que involare, qui a donné embler, ait donné aussi voler par aphérèse ; et surtout comment se fait-il que ce mot ne se trouve pas dans les anciens textes, quand ce n'est guère que dans l'antiquité que l'aphérèse a pu se faire ? Il n'y a pas lieu de sortir de la forme du mot : voler, au sens de dérober, est simplement une dérivation figurée de voler, chasser à l'oiseau ; on le dit à l'actif : voler une perdrix.
> VOLER
Prononciation :
vo-lé
v. n.
Sens
1
Se soutenir, se mouvoir en l'air par le moyen des ailes.
Fig.
Tirer un oiseau en volant, le tirer pendant qu'il vole.
Fig. Il le faut tirer en volant, se dit d'un homme à qui on ne peut parler qu'en passant, à la hâte.
Fig. Attraper en volant, saisir une chose, pendant qu'on ne fait qu'aller çà et là.
Fig. Voler de ses propres ailes, agir sans le secours d'autrui.
Il ne faut pas voler avant d'avoir des ailes, il ne faut pas tenter quelque chose, avant d'avoir les moyens de réussir.
Sens
2
Il se dit de ce qui flotte et semble voler.
Sens
3
Il se dit des choses qui sont poussées dans l'air avec une grande vitesse comme les traits, les pierres, etc.
Faire voler la tête de quelqu'un, l'abattre.
Sens
4
Courir avec une grande vitesse. Ce cheval vole.
Fig.
Fig. et poétiquement. Faire voler le trépas, répandre au loin la mort.
Sens
5
Fig. Changer souvent, rapidement, ne pas s'attacher.
Sens
6
Il se dit des bruits et de la renommée.
Sens
7
Fig. Il se dit des mouvements qui entraînent l'âme fortement et rapidement.
Sens
8
Passer rapidement, en parlant du temps.
Sens
9
Fig. Il se dit de ce qu'on personnifie pour le représenter comme volant.
Sens
10
Fig. S'élever dans l'ordre moral, intellectuel.
Sens
11
V. a. Terme de fauconnerie. Il se dit de certains oiseaux de proie qu'on dresse à poursuivre et à prendre d'autres oiseaux ou quelque autre sorte de gibier. Cet oiseau vole la perdrix.
Voler en long, voler en droite ligne.
Voler en coupant, couper le vent en le traversant.
Voler en pointe, s'élever rapidement ou descendre de même.
Voler pour bon, se dit des oiseaux de proie qui sont bien affaités.
Il se dit aussi des personnes qui se servent de ces oiseaux pour chasser. Voler la corneille, le héron.
HISTORIQUE
Xe s.
XIe s.
XIIe s.
XIIIe s.
XIVe s.
XVe s.
XVIe s.
ÉTYMOLOGIE
Wallon, volé ; provenç. et espagn. volar ; ital. volare ; du lat. volare.
3
Dictionnaire de L'académie française (8 ème édition)
> VOLER v. intr.
Se soutenir, se mouvoir en
l'air par le moyen des ailes, en parlant des
Oiseaux et de certains animaux. C'est le propre
des oiseaux de voler. Un oiseau qui vole bas, qui
vole haut. Cet oiseau vole à tire-d'aile, vole rapidement.
Il y a des insectes, des poissons qui
volent.
Fig., Vouloir voler avant d'avoir des ailes,
Faire de la dépense avant d'avoir de quoi la
soutenir; Entreprendre quelque chose sans
avoir les fonds et les moyens nécessaires pour
y réussir.
Fig., Voler de ses propres ailes, Agir par soi-
même, sans le secours d'autrui.
VOLER se dit aussi des Appareils plus lourds
que l'air qui servent à s'élever et à se mouvoir
dans l'air, ainsi que de Ceux qui montent dans
ces appareils. Cet avion vole très bas. Les avions
volent plus vite que les oiseaux. Cet aviateur a
volé près de deux cents heures.
Il se dit également des Choses qui sont poussées
dans l'air avec une grande vitesse. Les
flèches volaient. Le vent faisait voler les tuiles.
La bourrasque faisait voler la poussière. Cette
feuille disparue aura volé au vent.
Fig., Faire voler la tête de quelqu'un, La lui
abattre d'un seul coup.
VOLER signifie, par extension, Courir avec
une grande vitesse. Ce cheval vole. Il ne court
pas, il vole. Voler au secours de son ami.
Il s'emploie figurément dans le même sens.
Tous les coeurs volaient au-devant de lui. Le
temps vole.
Il se dit, particulièrement, des Bruits et de la
renommée. Le bruit de ses hauts faits vole par
toute la terre. Sa renommée volait partout.VOLER s'emploie comme verbe transitif en
termes de Fauconnerie et signifie Poursuivre
en volant; il se dit de Certains oiseaux de
proie qui sont dressés à chasser, à poursuivre
d'autres oiseaux ou quelque autre sorte de
gibier. Le faucon, l'autour, le lanier apprennent
facilement à voler d'autres oiseaux. Cet
oiseau vole la pie, vole le héron, vole la perdrix.> VOLER v. tr.
S'approprier par force ou par
ruse le bien d'autrui. Voler la bourse de quelqu'un.
Voler de l'argent. Voler les deniers de
l'État. Absolument, Voler avec effraction. Voler
sur les grands chemins.Voler un nom, un titre, S'attribuer un nom,
un titre qui appartient à un autre, qu'on n'a
pas le droit de porter.
Fig. et fam., Il ne l'a pas volé se dit de Quelqu'un
à qui il est arrivé quelque chose de
fâcheux et qui l'a bien mérité.
Prov., Qui vole un oeuf vole un boeuf, Celui
qui est capable de commettre un petit larcin
peut aussi bien se rendre coupable d'un vol
plus considérable.
VOLER se dit figurément de Ceux qui s'approprient
les pensées et les expressions des
autres, et qui s'en servent sans indiquer la
source où ils ont puisé. Il a volé cela dans tel
livre. Non seulement il a volé les pensées de cet
auteur, il a même volé jusqu'à ses expressions.
Voler des phrases, des idées à un auteur.VOLER signifie, par extension, Dépouiller
quelqu'un de ce qui lui appartient. Ce domestique
a volé son maître. J'ai été volé cette nuit.
Fam., Je suis volé, Je suis trompé dans mon
attente.
Le participe passé VOLÉ s'emploie adjectivement.
Un objet volé.
Il s'emploie aussi substantivement. Le voleur
et le volé.