Profonde tristesse causée par une grande calamité, par la perte de quelqu'un. La perte de plusieurs navires, corps et biens, jeta ce port de mer dans le deuil. Le jour de sa naissance fut un jour de deuil pour sa mère.
Familièrement. Faire son deuil d'une chose, n'y plus compter, et se résigner à sa perte.
Sens
2
Fig. et poétiquement. Le deuil de la nature, l'aspect triste de la nature par l'effet de l'hiver ou de toute autre cause.
Sens
3
Il se dit des signes extérieurs du deuil.
Grand deuil, le costume de deuil dans toute sa rigueur pendant les premiers temps qui suivent la mort de la personne perdue. Petit deuil, costume de deuil devenu moins sévère à mesure qu'on s'éloigne davantage de l'époque de la mort.
Deuil de cour, costume de deuil que prend la cour quand meurt quelqu'un de la famille régnante ou quelqu'un des princes des maisons souveraines de l'Europe.
Sens
4
Couleur de deuil. Le deuil est noir pour les particuliers. Le violet est le deuil des rois.
Très familièrement. Avoir les ongles en deuil, les avoir noirs, malpropres.
Sens
5
Dépenses faites pour prendre le deuil. Donner tant à une veuve pour son deuil.
Sens
6
Le temps du deuil. Elle attend la fin de son deuil.
Sens
7
Cortége de parents et d'amis dans les funérailles.
Conduire le deuil, être en tête du cortége funéraire.
Sens
8
Les étoffes, ordinairement noires, dont on tend une chambre, une église, etc. Tendre une chambre, une église de deuil.
Sens
9
Demi-deuil, moitié du temps du deuil.
Costume que les parents d'un défunt portent après que la moitié du temps de leur deuil est expirée. Le demi-deuil n'est pas aussi sévère que le grand deuil.
Fig.
Sens
10
Dans la botanique et l'entomologie, deuil se dit d'êtres qui, dans leur coloration, offrent un mélange de noir et de blanc.
Grand deuil, petit deuil, espèces de papillons.
Demi-deuil, nom vulgaire de l'argé galatée (lépidoptères diurnes), appelée aussi galatée, et par certains auteurs, satyre galatée ; tandis que d'autres la nomment satyre demi-deuil, LEGOARANT.
Faire le deuil sur la fosse, acquitter sur-lechamp une dette peu honnête du défunt.
HISTORIQUE
XIe s.
XIIe s.
XIIIe s.
XIVe s.
XVIe s.
ÉTYMOLOGIE
Voy. DOULOIR. Picard (Boulonnais), dol ; Mayenne, duel ; wallon, doû ; rouchi, doel ; provenç. dol ; espagn. duelo ; ital. duolo. Il est très probable que l'auteur du jeu des trois rois (mystère du XVe s.) prononçait duel comme on prononce dans la Mayenne ; car il fait rimer avec hardel ce mot, qui pour lui est de deux syllabes, tandis que dans les textes plus anciens duel, prononcé deul, est constamment monosyllabe : Tuer nous fault, par grand desroy, Tous les enfans que trouverons.... Tant qu'arons tué le hardel, Qui tant de peine et de duel Nous fait ; avant, ne lessons rien. Dans l'ancienne langue, au nominatif, li dels, li dex, li diaux, au régime, le duel.
3
Dictionnaire de L'académie française (8 ème édition)
> DEUIL n. m.
Affliction, douleur qu'on
éprouve de la perte de quelqu'un. Cette guerre
a plongé beaucoup de familles dans le deuil.
Donner des signes de deuil.
Il se dit, par extension, d'une Grande tristesse
causée par une chose funeste, déplorable.
Le jour où l'on apprit la mort de ce grand
homme d'État fut un jour de deuil.
Poétiq. et fig., Le deuil de la nature se dit
de l'Aspect triste de la nature pendant la
mauvaise saison. On dit, dans le même sens,
La nature est en deuil.
Il désigne par extension les Vêtements noirs,
le crêpe, les voitures drapées, et tout ce qui, à
l'extérieur, caractérise la tristesse à l'occasion
de la mort. Vêtu de deuil. S'habiller de deuil.
Prendre le deuil. Être en deuil. Être en deuil de
quelqu'un. Quitter le deuil. Habit de deuil. Voiture
de deuil. Demi-deuil. Porter le deuil. Il
porte le deuil de son frère. Tendre une église de
deuil. Magasin de deuil. Papier de deuil.
Il se dit encore du Temps pendant lequel se
porte le deuil. On a abrégé les deuils. Le deuil
des veuves ne dure plus qu'un an. L'année de
deuil.
Il se dit en outre du Cortège des parents
qui assistent aux funérailles de quelqu'un.
J'ai vu passer le deuil. Mener, conduire le deuil.
Fam., Faire son deuil d'une chose, La
regarder comme une chose sur laquelle il ne
faut plus compter, ou comme une chose perdue,
et se résigner à s'en passer.