, j'assieds, tu assieds, il assied, nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent ; j'asseyais, nous asseyions ; j'assis, nous assîmes ; j'assiérai, nous assiérons, ou j'asseyerai, nous asseyerons ; j'assiérais, nous assiérions, ou j'asseyerais, nous asseyerions ; assieds, asseyons, asseyez ; que j'asseye, que nous asseyions ; que j'assisse, que nous assissions ; asseyant ; assis, assise. On dit aussi, mais plus rarement : j'assois, tu assois, il assoit ; j'assoyais ; j'assoirai ; j'assoirais ; assois, assoyons ; assoyez ; que j'assoie, que nous assoyions ; assoyant ; v. a.
Sens
1
Mettre quelqu'un sur un siége. Asseoir un enfant, un malade.
Par extension.
Sens
2
Poser, placer, établir. Le général assit son camp près du fleuve. Asseoir solidement des fondations.
Fig. Asseoir solidement son trône, un empire. Asseoir un impôt. Asseoir une dot sur un bien-fonds. Asseoir son jugement ou son opinion sur l'événement. Beaucoup de choses sur lesquelles on peut aisément asseoir des conjectures.
Sens
3
En termes d'eaux et forêts, asseoir les ventes, marquer le canton de bois qui doit être coupé.
Sens
4
En termes de doreur, asseoir l'or, le poser sur une première matière qui lui sert de fond ou de soutien, pour lui donner du relief et de l'éclat.
Sens
5
En termes de peinture et de sculpture, asseoir une figure, lui donner une position naturelle et un bon équilibre.
Sens
6
En termes de manége, asseoir, faire plier les jambes à un cheval. Asseoir un cheval sur ses hanches.
Sens
7
Faire asseoir quelqu'un, dire à quelqu'un de s'asseoir. L'ayant fait asseoir, il lui dit. Il les fait asseoir sur un banc de gazon. Faire asseoir quelqu'un à sa table, l'inviter à se mettre à table avec soi.
Fig.
Sens
8
S'asseoir, v. réfl. Se mettre sur un siége, se tenir sur son séant. Je m'assieds, les domestiques s'empressent. Asseyez-vous sur les bancs. Nous nous assîmes dans un pré. S'asseoir à table. Il s'assit à la droite du préfet.
Sens
9
Se poser en parlant d'un oiseau. Le rossignol s'assoit sur une branche.
REMARQUE
L'Académie écrit j'assoirai, sans e, mais je surseoirai avec un e. Il faudrait remettre la concordance entre ces deux verbes que rien ne doit séparer, afin de diminuer des exceptions qui compliquent inutilement l'orthographe.
HISTORIQUE
XIe s.
XIIe s.
XIIIe s.
XVe s.
XVIe s.
ÉTYMOLOGIE
Picard, assir, achir ; Berry, assidre ; provenç. assezer, assire, assir ; ital. assedere ; de adsidere, de ad, à, et sedere, être assis (voy. SEOIR). Assidre du Berry suppose un changement de conjugaison, de assidere ( avec un e long) en assidere ( avec un e bref), avec changement d'accent. Les deux conjugaisons j'assieds et j'assois sont la trace de deux prononciations provinciales qui avaient cours dans l'ancien français : j'assois dans le centre, j'assieds dans l'ouest.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
ASSEOIR. Ajoutez :
Sens
10
S'asseoir signifie, dans les cours judiciaires, sortir du parquet, dit magistrature debout parce qu'il fonctionne debout et qu'il est amovible, pour se faire nommer juge ou conseiller, place inamovible et où l'on fonctionne toujours assis.
Sens
11
Populairement et fig. Envoyer quelqu'un s'asseoir, l'écarter, le renverser.
3
Dictionnaire de L'académie française (8 ème édition)
> ASSEOIR
(J'assieds, tu assieds, il assied,
nous asseyons, vous asseyez, ils asseyent.
J'asseyais. J'assis. J'assiérai ou J'asseyerai.
Assieds, asseyez. Que j'asseye. Que j'assisse.
Asseyant. Assis. On conjugue quelquefois ce
verbe en maintenant partout oi au radical :
J'assois; nous assoyons. J'assoyais, etc.)
v. tr.
Mettre quelqu'un sur un siège ou sur
quelque chose qui tient lieu de siège. Asseoir
un malade. Asseyez cet enfant. Il s'assit.
Asseyons-nous sur ce banc, par terre. Le gazon
où elle s'était assise. On le pria de s'asseoir.
Avec ellipse du pronom, On le fit asseoir.
Fig., Faire asseoir quelqu'un à sa table, L'y
admettre.
Fig., S'asseoir sur le trône, Monter au trône,
devenir roi ou reine.
Il signifie aussi, surtout en termes d'Architecture,
Poser solidement et à demeure.
Asseoir les fondements d'une maison sur le
roc. Asseoir une pierre. Asseoir une statue sur
un piédestal. Le château était assis sur une
éminence. La ville est assise à mi-côte.
En termes de Guerre, Asseoir un camp,
Placer, établir un camp. Il assit son camp hors
de la portée du canon de la ville.
En termes de Manège, Asseoir un cheval,
Dresser un cheval à exécuter ses airs de
manège ou à galoper avec la croupe plus basse
que les épaules.
Il signifie encore figurément Fonder,
établir. Asseoir le crédit public sur la fidélité
aux engagements. Il ne faut pas asseoir son
jugement sur de simples présomptions. Asseoir
sa réputation sur d'éminents services.
Fig., On ne peut asseoir aucun fondement
sur ce qu'il dit, sur ce qu'il promet, On ne peut
se fier à sa parole, à ses promesses.
Il s'emploie particulièrement, dans l'acception
qui précède, en matière d'Impositions,
de rentes, etc. Asseoir un impôt, une
contribution sur un genre de propriété, d'industrie.
Asseoir une rente, une pension sur un bien
qui en assure le paiement. Asseoir une hypothèque
sur un immeuble.
En termes d'Eaux et Forêts, Asseoir les
ventes, Marquer le canton de bois qui doit être
coupé.
Magistrature assise. Voyez MAGISTRATURE.
Voter par assis et levé, se dit, dans une
assemblée délibérante, lorsque les membres
font connaître leur opinion, leur vote en se
levant ou en restant assis.